D'où vient l'Orangerie à Strasbourg ? Une histoire de parc et d'oranges !
Après avoir arpenté le quartier classé de la Neustadt, des Contades et de l'avenue des Vosges puis fait un crochet par la Petite France, le quartier de la Cathédrale, de la Krutenau, de la gare de Strasbourg et visité ceux du Neudorf et de la Robertsau, on vous emmène cette fois-ci dans un secteur de la ville particulièrement recherché pour son calme et ses espaces verts. On vous emmène à l'Orangerie !
Quartier résidentiel et bourgeois par excellence, l'Orangerie a aujourd'hui le même aspect qu'au début du 20ème siècle, à l'instar de la majestueuse allée de la Robertsau qui en est la tête de gondole.
Pourquoi appelle-t-on l'Orangerie... l'Orangerie ?
C'est le plan Conrath, du nom de l'architecte municipal de Strasbourg de 1854 à 1886 à qui notre ville doit le plan d'extension de la "nouvelle ville" (Neustadt), qui a intégré pour son tracé l'ancienne promenade de l'Orangerie pour la rendre aussi agréable. C'est d'ailleurs à cette période que l'Allée Spach, la rue dans laquelle notre agence avait ses bureaux à sa création, a été réalisée. Petit clin d’œil !
L'Orangerie est surtout connue pour son célèbre parc, classé aux monuments historiques depuis 1993. L'origine du parc de l'Orangerie reste floue, entre ceux qui en donnent la paternité au jardinier André Le Nôtre en 1800 et ceux qui font de l'ingénieur Antoine de Chaffat son inspirateur dès les années 1700 ! Le parc prendra en tout cas son aspect définitif pour l'exposition universelle de 1895 avec l'aménagement de constructions, de pièces d'eau, de pavillons et de cascades artificielles.
Ce qui est certain en revanche, c'est que le somptueux Pavillon Joséphine, du prénom de Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français et femme de Napoléon Bonaparte de 1796 à 1809, est construit en 1804 par un architecte municipal de la ville de Strasbourg, Pierre-Valentin Boudhors, et qu'il est lui aussi classé aux monuments historiques depuis 1929.
C'est au moment de la Révolution française que le parc, bien plus petit à l'époque, sera baptisé ainsi. L'histoire est rocambolesque, car la ville de Strasbourg reçut par Napoléon 138 orangers, confisqués à une famille noble, les Hesse-Darmstadt, alors propriétaire du château de Bouxwiller, lequel fut pillé puis détruit au moment de la Révolution. Les orangers de Napoléon furent plantés dans une serre, l'Orangerie Joséphine, aujourd'hui le pavillon éponyme, et le parc et les habitations qui l'entourent ont gardé ce nom depuis.
L'Orangerie, un quartier résidentiel
Tout autour des 26 hectares du parc s'édifient des villas bourgeoises inspirées de la Renaissance germanique. Entièrement constituée de cultures maraîchères à la fin du 19ème siècle, l'actuelle Orangerie fait en 1911 l'objet d'un concours d'architecture. On y construira un quartier de maisons et de villas avec des contraintes fortes en matière d'alignement, d'emprise au sol et de hauteurs de constructions limitées, de distance entre chaque propriété... Les prémices du Plan Local d'Urbanisme !
Quant au bon Pasteur, son installation à l'Orangerie date de 1862 (le couvent date de 1837 et se situait dans le quartier Finkwiller) et abrita 53 religieuses et 245 jeunes filles avant de devenir en 1914 un hôpital de guerre.
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